Maîtrise des rejets de phosphore dans les effluents d’élevage
Résumé
La maîtrise des rejets de phosphore (P) dans les déjections animales passe par une meilleure connaissance des besoins des animaux et de l’utilisation de l’apport alimentaire de P. Les méthodes d’étude sont un peu différentes chez les animaux monogastriques (porcs et volailles) ou les ruminants. En règle générale, la détermination des besoins repose sur une démarche factorielle (estimation des dépenses d’entretien et de production) ; toutefois, une méthode plus globale peut être appliquée chez les monogastriques (optimisation de la minéralisation osseuse). L’intégration des connaissances a permis de préciser les systèmes, l’expression des besoins (et des apports) passant de P total à P digestible apparent (porcs) ou absorbé réel (ruminants). L’évaluation de l’efficacité digestive de l’apport alimentaire de P nécessite, chez le monogastrique, la prise en compte de l’utilisation du phosphore phytique. Cette dernière peut être très différente selon l’activité phytasique propre des constituants du régime, l’utilisation de phytases microbiennes et l’éventuelle dénaturation des phytases lors de la granulation des aliments. Pour ces raisons, deux valeurs de P digestible apparent (activité phytasique intacte ou dénaturée) figurent dans les tables INRA-AFZ ; de plus des équations sont proposées pour tenir compte de l’incorporation de phytase microbienne. Pour les ruminants, la compilation des données de la littérature a permis d’établir un coefficient d’absorption réelle de P pour les grandes catégories d’aliments (phosphates concentrés et fourrages). Ces démarches, en permettant une meilleure adéquation des apports aux besoins doivent se traduire par une réduction substantielle des rejets de phosphore dans les effluents d’élevage.