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Alimentation, pathologie, reproduction et productivité de la vache laitière. Interrelations à l’échelle de la lactation et de la carrière

Résumé

L’objectif de cette étude était de préciser l’effet des principales affections sanitaires sur la production laitière et leurs liaisons avec les caractéristiques des lactations et des carrières des animaux. L’étude a été réalisée au cours d’un essai d’alimentation (comparaison de rations à base de foin ou d’ensilage d’herbe complémentées à 2 niveaux énergétiques) de longue durée (6 ans) et a porté sur 487 lactations de 190 vaches Pie-Noires et Montbéliardes. Au cours de ces 487 lactations, 595 troubles sanitaires ont été observés. Ces troubles ont donc touché 59 % des lactations étudiées avec une incidence moyenne de 2,1 affections par lactation atteinte. Les boiteries et les mammites ont représenté respectivement 52 et 24 % des affections. 47 % des mammites ont lieu au cours des 2 premiers mois de lactation. La fréquence des boiteries augmente au cours de l’hiver et est maximale à la mise à l’herbe. A court terme (5 semaines) les pertes de production les plus importantes sont causées par les mammites hivernales (24 kg) et surtout les boiteries survenant à la mise à l’herbe (56 kg). A l’échelle de la lactation complète, ce sont les boiteries répétées qui entraînent les pertes de production les plus élevées : 640 kg de lait pour les vaches ayant présenté 3 boiteries et plus contre 20 kg pour celles n’ayant présenté qu’une seule boiterie et 160 kg pour celles ayant présenté une ou plusieurs mammites. Les boiteries répétées sont 3 fois plus fréquentes chez les vaches Pie-Noires que chez les vaches Montbéliardes et quatre fois plus fréquentes chez celles ayant reçu une ration hivernale à base d’ensilage d’herbe que chez celles ayant reçu une ration hivernale à base de foin. Quatre principales classes de lactation ont pu être définies à partir du niveau de production des animaux, de leur santé, de leur reproduction et de leur réforme. Les écarts de production entre ces 4 groupes atteignent 1 800 kg de lait par lactation. Les vaches recevant une ration à base d’ensilage d’herbe faiblement complémentée ont eu une carrière plus courte que celles recevant les autres rations (2,5 lactations contre 3,2 à 3,5). Les vaches présentant en première lactation des troubles sanitaires graves (boiteries multiples) ont eu une carrière plus courte de 1,1 lactation que les vaches indemnes en première lactation. En moyenne, la production laitière et le poids vif ont augmenté de respectivement 622 et 51 kg entre la 1ere et la 3e lactation. Cette augmentation de production laitière a été plus importante chez les vaches recevant une alimentation hivernale à base de foin (complémenté à haut ou bas niveau) ou d’ensilage d’herbe complémenté à haut niveau (+ 752 kg) que chez celles recevant une ration à base d’ensilage d’herbe complémenté à bas niveau (+ 359 kg). A l’échelle de 3 lactations, l’écart de production laitière entre les lots extrêmes (foin haut et ensilage bas) atteint 2 770 kg, soit 26 %. Ces résultats conduisent à reconsidérer certaines conclusions issues de résultats obtenus à l’échelle de l’hiver ou de la lactation.
 

Auteurs


J.B. COULON

jean-baptiste.coulon@inra.fr

Affiliation : INRA Laboratoire de la Lactation, Theix 63122 Saint-Genès-Champanelle

Pays : France


E. LANDAIS

Affiliation : INRA Unité de Recherches sur les Systèmes Agraires et Développement, Route de St-Cyr, 78000 Versailles

Pays : France


J.P. GAREL

Affiliation : INRA Domaine de La Borie, 15190 Marcenat

Pays : France

Pièces jointes

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