Engraissement des vaches de réforme de race Charolaise. Effet d’un apport de tourteau de lin sur les performances d’engraissement et les propriétés physico-chimiques et sensorielles de la viande
Résumé
L’utilisation du tourteau de lin comme complément protéique des rations de finition des vaches de réforme de race Charolaise a été étudiée au cours de deux essais successifs. L’objectif était d’évaluer, par comparaison au tourteau de soja, l’effet d’un tourteau de lin dosant 2,5 % de matières grasses, à deux niveaux d’apport, sur la reprise de poids, l’efficacité alimentaire, les dépôts de muscle et de tissu adipeux et les propriétés sensorielles et physico-chimiques des viandes.
Pour chaque essai, 45 vaches d’un âge moyen de 5 ans et demi ont été réparties en 5 lots homogènes sur des critères d’âge, de poids vif et d’état d’engraissement : un lot de 5 vaches a été abattu au début de la période d’engraissement comme témoin initial maigre et 4 lots de 10 vaches (soja 90, lin 90, soja 160, lin 110) ont été engraissés avec des régimes isoénergétiques et à proportion constante d’aliments concentrés, composés d’ensilage de maïs, de pulpes de betteraves déshydratées et de tourteaux de soja ou de lin. Les lots soja 90 et lin 90 ont reçu respectivement 0,65 kg de MS de tourteau de soja et 1,4 kg de MS de tourteau de lin par vache et par jour, soit un niveau de 90 g de PDI par UFL pour l’ensemble de la ration. Les lots soja 160 et lin 110 ont reçu respectivement 3,5 et 4 kg de MS de tourteau de soja et de tourteau de lin soit 160 et 110 g de PDI par UFL. Toutes les vaches ont été abattues à même durée moyenne d’engraissement, soit 80 jours pour l’essai 1 et 58 jours pour l’essai 2.
La reprise de poids obtenue avec le tourteau de lin est d’un niveau élevé, en moyenne 1500 g par jour, et au minimum égale à celle observée avec le tourteau de soja. Elle ne varie pas significativement avec le niveau protéique des rations et s’explique par un niveau d’ingestion également important, de 14,1 à 14,5 kg de MS par vache et par jour respectivement pour les essais 1 et 2. Les vaches, abattues à un poids vif moyen de 710 kg, produisent des carcasses pesant 392 kg ce qui correspond à un rendement vrai de 65,1 % et à un rendement commercial de 54,2 %. La source protéique comme le niveau azoté des rations n’ont pas d’effet significatif sur les poids vifs vides et de carcasse, sur les rendements à l’abattage ou la conformation des carcasses.
A même poids de carcasse et à même durée d’engraissement, l’apport de tourteau de lin favorise l’engraissement des animaux. Ainsi lorsqu’il est distribué à raison de 1,4 kg de MS par vache et par jour, les dépôts adipeux sous-cutanés ont tendance à s’accroître (+ 13 %). A un niveau d’apport de 4 kg, cet engraissement s’accentue au niveau sous-cutané (+ 25 %), du gras du 5ème quartier (+ 12 %), du tissu adipeux de la carcasse (+ 10 %) et des lipides intramusculaires (+ 7 et + 19 % selon le muscle). Pour le niveau protéique de 90 g de PDI par UFL, le poids de muscle déposé au cours de la finition se situe entre 22 et 24 kg quelle que soit la nature du tourteau. La suralimentation protéique réalisée avec le tourteau de lin se traduit par un dépôt supplémentaire de gras (de + 6 à + 9 kg) alors qu’avec le tourteau de soja, c’est la synthèse musculaire qui a tendance à s’accroître.
Les analyses sensorielles et physico-chimiques montrent que l’apport de tourteau de lin en remplacement du tourteau de soja n’améliore ni ne détériore la qualité organoleptique des viandes.
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