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Economie et avenir des filières avicoles et cunicoles

Résumé

Depuis cinq ans, la production avicole française enregistre un arrêt de sa croissance, jusqu’ici continue, et connaît une crise durable de ses débouchés tant intérieurs qu’extérieurs. Si la France demeure de loin le principal producteur de l’Union Européenne avec près de 24 % du volume en 2002, sa part au sein de la production et des échanges intra communautaires tend néanmoins à décroître.


La production européenne souffre d’un déficit structurel de compétitivité avec les pays tiers (le différentiel de coût sortie abattoir entre l’UE et le Brésil est estimé à 45 % début 2003) qui, conjugué à la diminution du soutien à l’exportation inscrit dans les accords de Marrakech, s’est traduit par une diminution de la part de marchés de la volaille européenne dans des échanges internationaux en forte croissance. La production européenne est par ailleurs fortement concurrencée sur son propre marché intérieur par des produits d’importation en provenance de Thaïlande et du Brésil.


La consommation française et européenne de volailles progresse à un rythme sensiblement ralenti par rapport à celui de la consommation mondiale. Cette faible progression s’accompagne d’une segmentation du marché selon deux axes principaux : élaboration croissante des produits et différenciation qualitative. Cependant, seul le marché français présente une segmentation qualitative significative en volume. A l’avenir, l’enjeu essentiel pour l’aviculture européenne sera la conservation du marché intra-communautaire. Les attentes des consommateurs favorisent a priori les productions locales sur le marché du frais. Sur le marché des produits élaborés, la concurrence des pays tiers devrait s’intensifier.


Les productions française et européenne d’œufs de consommation enregistrent une évolution faiblement positive sur la dernière décennie, marquée par un fort développement de la production d’ovoproduits et une diversification des modes d’élevage. La mise en œuvre de la Directive ’Bien-être’ conjuguée à l’ouverture du marché communautaire attendue lors des prochaines négociations à l’OMC laissent cependant planer une menace sur la compétitivité des filières européennes.


Enfin, la production cunicole souffre du déclin déjà ancien de la production traditionnelle, alors que depuis 1997, la production rationnelle est fragilisée par des problèmes sanitaires. Le marché de la viande de lapin reste étroit et orienté à la baisse. Le maintien des volumes passera certainement par une segmentation encore timide de l’offre.

Auteurs


P. MAGDELAINE

magdelaine@itavi.asso.fr

Affiliation : Itavi, Service Economie, 4 rue de la Bienfaisance, 75008 Paris

Pays : France

Pièces jointes

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