Articles

Palatabilité et comportement alimentaire chez les ruminants

Résumé

La palatabilité (ou l’ appétibilité) désigne les caractéristiques de l’aliment qui provoquent la réaction des sens de l’animal. Elle est le corollaire de l’appétit de l’animal pour l’aliment. Lorsqu’un seul aliment est disponible, la palatabilité peut être évaluée par la vitesse d’ingestion au début du repas et non par la quantité ingérée qui intègre en partie les effets post-ingestifs. Toutefois certaines techniques expérimentales permettent de séparer les deux phénomènes. Lorsque plusieurs aliments sont proposés, leur palatabilité est généralement évaluée par des tests de préférence. L’étude du comportement permet d’évaluer la motivation pour l’aliment plutôt que son résultat qui est la quantité ingérée. Les procédures de conditionnement opérant montrent comment l’animal maintient son choix pour un aliment préféré lorsqu’il devient de plus en plus difficile à obtenir. Les caractéristiques physiques de l’aliment (taille des particules, résistance à la cassure, teneur en matière sèche, hauteur et densité du couvert végétal...) participent à la réponse des sens. Elles influencent la facilité de préhension et de mastication et les animaux préfèrent généralement les aliments dont la forme physique permet une ingestion rapide. Le goût et l’odeur sont considérés comme des déterminants importants de la palatabilité, mais leurs effets sont difficiles à mesurer car ils dépendent de la technique expérimentale utilisée. La plupart des études sur la palatabilité sont réalisées à court terme (quelques minutes ou quelques heures). A plus long terme (plusieurs jours ou semaines) les préférences alimentaires semblent généralement être associées à des modifications digestives. Les animaux associent par apprentissage les effets post-ingestifs de l’aliment avec ses caractéristiques sensorielles. Les ruminants développent généralement des préférences pour les aliments qui leur permettent d’atteindre rapidement un état de satiété élevé. Ainsi la palatabilité mesurée par la réponse des sens à l’aliment intègre sa valeur nutritive. Cependant, pour une valeur nutritive donnée, les propriétés sensorielles intrinsèques de l’aliment peuvent stimuler plus ou moins un comportement alimentaire de nature hédonique, surtout dans les situations de choix et pour les animaux à faibles niveaux de productions. En première approche, la valeur hédonique de l’aliment peut être assimilée à la différence entre la quantité ingérée observée et celle prévue à partir de sa valeur nutritive.

Auteurs


R. BAUMONT

rene.baumont@inra.fr

Affiliation : INRA Station de Recherches sur la Nutrition des Herbivores, Theix 63122 St-Genès Champanelle

Pays : France

Pièces jointes

Pas d'informations justificatives pour cet article

##plugins.generic.statArticle.title##

Vues: 1840

Téléchargements

PDF: 456

Articles les plus lus par le même auteur ou la même autrice

1 2 > >>