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Pathogenèse des Encéphalopathies Spongiformes Transmissibles : apports du modèle ovin

Résumé

Parmi les Encéphalopathies Spongiformes Transmissibles (EST), la tremblante du mouton est un modèle d’infection naturelle, caractérisé par la diversité des souches d’agent de transmission, par un rôle majeur des facteurs génétiques de réceptivité/sensibilité et par une transmission interindividuelle fréquente. La voie de contamination naturelle semble être orale. Chez des ovins génétiquement sensibles (PrPVRQ/VRQ) (premiers symptômes observés vers 20 à 24 mois), la PrPsc a été détectée dans les plaques de Peyer iléales dès l’âge de 21 jours. L’ensemble des formations lymphoïdes secondaires est envahi entre l’âge de 3 et 6 mois. Dans les tissus lymphoïdes, la PrPsc s’accumule d’abord dans les cellules CD 68+ (cellules dendritiques ou macrophages) puis dans les cellules folliculaires dendritiques. A partir des plexus nerveux myentériques, la PrPsc gagnerait le système nerveux central par les nerfs sympathiques et parasympathiques. Les cellules de Schwann pourraient jouer un rôle majeur dans ce transfert. L’envahissement du névraxe débute vers 9 à 10 mois d’âge, dans le noyau dorsal du nerf vague et dans les segments médullaires T4–T9. A partir des organes lymphoïdes et/ou nerveux, la PrPsc contamine d’autres tissus en particulier placentaire et musculaire. Les modalités de contamination, sanguine versus nerveuse, restent hypothétiques. L’accumulation de PrPsc dans le trophoblaste placentaire de brebis infectées, est déterminée par le génotype PrP du foetus. Dans les muscles d’ovins en phase d’incubation ou en phase clinique, la PrPsc est détectable dans des structures particulières, les fuseaux neuromusculaires, mais à des concentrations environ 5000 fois inférieures à celles détectées dans l’obex d’ovins en phase clinique. Chez les ovins, ces résultats (nature des tissus atteints, cinétique) sont étroitement dépendants du génotype PrP de l’hôte et probablement de la souche d’EST. L’extension à d’autres modèles animaux ou humains doit donc être réalisée avec prudence.

Auteurs


F. SCHELCHER

schelcher@envt.fr

Affiliation : UMR INRA - ENVT Interactions Hôte - Agents Pathogènes, 23 Chemin des Capelles, F-31076 Toulouse Cedex 03

Pays : France


O. ANDREOLETTI

Affiliation : UMR INRA - ENVT Interactions Hôte - Agents Pathogènes, 23 Chemin des Capelles, F-31076 Toulouse Cedex 03

Pays : France


G. TABOURET

Affiliation : UMR INRA - ENVT Interactions Hôte - Agents Pathogènes, 23 Chemin des Capelles, F-31076 Toulouse Cedex 03

Pays : France


C. LACROUX

Affiliation : UMR INRA - ENVT Interactions Hôte - Agents Pathogènes, 23 Chemin des Capelles, F-31076 Toulouse Cedex 03

Pays : France


G. FOUCRAS

Affiliation : UMR INRA - ENVT Interactions Hôte - Agents Pathogènes, 23 Chemin des Capelles, F-31076 Toulouse Cedex 03

Pays : France


F. EYCHENNE

Affiliation : INRA, Domaine de Langlade, Pompertuzat, F-31450 Montgiscard

Pays : France


P. BERTHON

Affiliation : INRA, Station de Pathologie Infectieuse et Immunologie, F-37380 Nouzilly

Pays : France


P. SARRADIN

Affiliation : INRA, Station de Pathologie Infectieuse et Immunologie, F-37380 Nouzilly

Pays : France


F. LANTIER

Affiliation : INRA, Station de Pathologie Infectieuse et Immunologie, F-37380 Nouzilly

Pays : France


J.M. ELSEN

Affiliation : INRA, Station d’Amélioration Génétique des Animaux, Chemin de Borde-Rouge-Auzeville, BP 27, F-31326 Castanet-Tolosan Cedex

Pays : France

Pièces jointes

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