Ingestion et digestion comparées des fourrages chez différentes espèces d’herbivores
Résumé
Dans cet article de synthèse les quantités de matière sèche ingérées de fourrages distribués à l’auge, ainsi que leur digestibilité, sont comparées chez différentes espèces d’herbivores domestiques (ovins, caprins, bovins, cerfs, lamas, chevaux).
Par rapport au poids vif des animaux c’est avec les fourrages pauvres que les écarts de quantités ingérées sont les plus importants, à l’avantage surtout des cervidés et des caprins. Pour les foins tardifs de graminées des écarts notables se maintiennent. Pour les foins de bonne qualité, toutes les espèces comparées, sauf les lamas, donnent des résultats identiques. Les résultats sont aussi exprimés par rapport au poids métabolique (PV0,75). Des éléments d’information et d’explication sont donnés à travers la durée journalière d’ingestion, le contrôle physiologique de l’ingestion, la durée de rumination, le mécanisme de comminution des aliments et la salivation.
Pour ce qui concerne les digestibilités il existe des différences notables entre espèces. Ces différences, faibles pour les fourrages de bonne qualité, s’accroissent au fur et à mesure que la qualité des fourrages comparés diminue. Le classement des espèces est alors net, dans l’ordre décroissant : lamas, bovins, caprins, ovins, cerfs, chevaux. Les différences observées sont expliquées à partir de l’importance relative des différents sites de digestion, de l’intensité variable de la digestion microbienne, des temps de séjour des digesta dans le tube digestif, et de l’efficacité des recyclages d’azote et de minéraux.
L’ingestion de matière organique digestible exprimée par rapport au poids métabolique des animaux donne une bonne idée des possibilités de couverture de leurs besoins par les différentes espèces. De ce point de vue les animaux à grand format sont largement avantagés, bovins et chevaux étant comparables. Parmi les animaux à petit format les ovins sont théoriquement désavantagés par rapport aux caprins, aux cerfs et aux lamas.
Lorsqu’ils sont en liberté, les petits ruminants sont donc obligés d’ingérer des aliments plus digestibles que les gros ruminants.
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