Conséquences digestives de l’ingestion de fibres et d’amidon chez le lapin en croissance : vers une meilleure définition des besoins
Résumé
Le lapin peut utiliser efficacement des aliments peu fibreux, à teneur élevée en énergie digestible. Mais la réduction de la teneur en fibres des régimes, associée le plus souvent à une élévation de la teneur en amidon, conduit à une augmentation de la fréquence des troubles digestifs (souvent mortels). Il faut donc maîtriser les apports alimentaires de fibres et d’amidon, aux plans quantitatif et qualitatif, pour permettre une croissance et une sécurité alimentaire optimales. Un apport de lignocellulose (ADF), faiblement dégradable, entraîne une réduction de la digestibilité du régime et stimule le transit digestif, mais modifie peu les fermentations caecales. Un apport de fibres relativement digestible (hémicelluloses + pectines), affecte modérément la digestion de l’aliment, n’entraîne pas de ralentissement du transit digestif et favorise l’activité microbienne caecale. Au plan de la santé de l’animal, un apport d’ADF paraît efficace pour réduire la fréquence des troubles digestifs et la mortalité pendant la période d’engraissement.
L’activité microbienne caecale peut aussi être influencée par la quantité d’amidon entrant dans le caecum, elle-même dépendante de la nature de l’amidon et de l’âge de l’animal. L’augmentation de la teneur en amidon d’un régime peut favoriser l’apparition de troubles digestifs, même lors d’un apport d’ADF conforme aux recommandations actuelles. Ainsi, recommander un apport minimum d’ADF n’est pas suffisant pour assurer la sécurité d’un aliment, il faut y associer une norme d’apport maximum d’amidon. Le remplacement d’amidon par des constituants pariétaux à digestibilité élevée, dans un régime contenant un apport minimum de lignocellulose, pourrait être une solution à l’antagonisme entre efficacité et sécurité alimentaire chez le lapin en croissance.
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