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La relation mère-jeune chez les porcins : de la naissance au sevrage

Résumé

L’élevage intensif du porc impose des contraintes qui peuvent être néfastes à son bien-être. Chez le sanglier ou le porc domestique en conditions semi-naturelles, la femelle parturiente vit en groupe matriarcal et confectionne un nid destiné à dissimuler et protéger les jeunes. Un lien s’établit entre la truie et ses porcelets et la période d’allaitement dure au minimum 10 à 12 semaines. Les conduites d’élevage actuelles ont fondamentalement modifié le mode de vie du porc. Les truies sont généralement placées en cases individuelles et ne peuvent confectionner un nid. Pendant toute la durée de l’allaitement, les contacts avec les porcelets sont réduits au minimum et initiés par ces derniers. Il existe néanmoins des échanges vocaux et olfactifs facilitant la localisation des tétines et conduisant à une reconnaissance réciproque mère-jeunes, effective dans les 48 heures. L’absorption rapide de colostrum est essentielle pour la protection immunitaire et l’apport énergétique. Le rythme des allaitements est d’environ 1 par heure pendant les premières semaines de lactation, avant de diminuer progressivement. Les porcelets développent rapidement une grande fidélité aux tétines, à l’issue de combats souvent intenses. Le lien mère-jeunes n’est pas aussi sélectif que chez les ruminants et des adoptions sont facilement réalisables lorsque les porcelets sont âgés de moins de trois jours. Ultérieurement, l’adoption de quelques porcelets devient difficile et ceux-ci tardent à s’engager à la tétée. Cependant, la substitution d’une portée entière est facilement acceptée par la truie, même après 3 semaines d’allaitement. Le sevrage, interdit en deçà de 4 semaines sauf dans les élevages en bandes, est réalisé à cet âge dans la majorité des élevages intensifs. Il peut être pratiqué dès que les porcelets sont âgés d’une semaine, mais uniquement si leur survie est en jeu. Les perturbations comportementales et zootechniques sont d’autant plus négatives que le sevrage est précoce. La prise en compte du bien-être de l’animal impose des précautions visant à ne pas placer l’animal dans une situation de peur ou d’anxiété et à lui permettre d’exprimer les comportements dits normaux de l’espèce.

Auteurs


P. ORGEUR

orgeur@inra.fr

Affiliation : INRA, UMR Physiologie de la Reproduction et des Comportements, 37380 Nouzilly

Pays : France


J. LE DIVIDICH

Affiliation : INRA, UMR Veau et Porc, 35590 Saint-Gilles

Pays : France


V. COLSON

Affiliation : INRA, UMR Physiologie de la Reproduction et des Comportements, 37380 Nouzilly

Pays : France


M.C. MEUNIER-SALAÜN

Affiliation : INRA, UMR Veau et Porc, 35590 Saint-Gilles

Pays : France

Pièces jointes

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