Articles

Mortalité néonatale d’agneaux nés en plein air sans aide de l’éleveur

Résumé

L’agnelage en plein air intégral a été observé pendant 4 années dans un troupeau d’une cinquantaine de brebis Lacaune élevées sur le Causse du Larzac (Aveyron). Le taux de mortalité des agneaux à 48 h s’élève à 24 %. Dans ces conditions, 33,5 % de cette mortalité sont attribués à des causes physiques ou biologiques relatives aux mères et aux nouveau-nés, 38,5 % au comportement des mères et 12 % aux rigueurs des conditions météorologiques, 16 % des causes de mortalité restent inconnues. Parmi les 38,5 % des causes de mortalité dues au comportement des mères, le non isolement pre-partum occasionne 7 % de mortalité ; cette cause de mortalité affecte plutôt les agneaux des femelles primipares qui, s’éloignant en moins grand nombre que les femelles multipares pour mettre bas, sont dérangées par la présence du troupeau au moment de la reconnaissance de leur agneau. Par contre, le comportement d’isolement expose les nouveau-nés à la prédation et/ou favorise leur disparition, provoquant 5 % de mortalité. Cette cause de mortalité affecte plutôt les agneaux nés de femelles multipares (puisqu’elles s’isolent plus que les femelles primipares) ainsi que ceux des portées doubles. Enfin 26,5 % de la mortalité due au comportement des mères résultent de troubles de comportement maternel qui conduisent au rejet-abandon des nouveau-nés ; cette cause de mortalité concerne 8 fois plus les agneaux des femelles primipares. La mortalité moyenne due aux conditions météorologiques est de 12 %. En fait ce taux de mortalité est très variable, il fluctue selon les années en fonction des aléas climatiques entre 0 et 27 %. Ainsi, même si par vent fort ( ≥ 3 m/s), plus de la moitié des brebis se réfugient, pour mettre bas à l’abri, dans des zones arbustives, cette utilisation d’abris ne suffit pas à protéger les nouveau-nés lorsque ce vent fort est accompagné de pluies intenses. C’est ainsi que le taux de mortalité dû aux intempéries triple les années où sont réunies un maximum de conditions climatiques rigoureuses.
 

Auteurs


E. LÉCRIVAIN

lecrivain@inra.fr

Affiliation : INRA, Unité d’Ecodéveloppement, BP 91 84140 Montfavet

Pays : France


G. JANEAU

Affiliation : INRA, Institut de Recherches sur les grands Mammifères, BP 27 31326 Castanet-Tolosan Cedex

Pays : France

Pièces jointes

Pas d'informations justificatives pour cet article

##plugins.generic.statArticle.title##

Vues: 334

Téléchargements

PDF: 492