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L’effet bouc : mode d’action et efficacité pour stimuler la reproduction des chèvres en anoestrus
Publié : 10 mai 1989
Résumé
L’introduction du bouc, après une séparation complète (odeur, vue, son, toucher), dans un groupe de chèvres en anoestrus provoque l’apparition d’ovulations synchrones dans les jours qui suivent (en moyenne 2,5 jours). Le contact avec le mâle provoque, chez la femelle, une augmentation immédiate du nombre et de l’amplitude des pulses de LH induisant l’apparition d’un pic préovulatoire qui va déclencher l’ovulation. Cette ovulation induite est accompagnée d’un comportement d’oestrus dans 60 % des cas et est suivie d’un corps jaune de courte durée (5 jours) dans 75 % des cas. A la suite de ce cycle court, la cyclicité ovarienne et le comportement d’oestrus sont rétablis. La qualité de la stimulation par le mâle inducteur est importante pour la réussite de l’« effet bouc ». En effet, si la suppression de l’olfaction ne modifie pas la réponse immédiate de la LH, elle produit une diminution de moitié du pourcentage de femelles qui ovulent. Chez les femelles intactes, l’odeur du bouc seule est suffisante pour déclencher les ovulations, toutefois le pourcentage de femelles qui répondent est plus faible que chez celles qui sont en contact direct avec le mâle, ce qui indique que d’autres sens que l’olfaction sont probablement impliqués dans la réponse normale des femelles intactes. Par ailleurs, la profondeur de l’anoestrus (estimée par la mesure du pourcentage de femelles spontanément cycliques avant l’introduction des boucs), qui peut varier avec la saison, la race et le stade physiologique des femelles, modifie la qualité de l’ovulation induite. Lorsque l’anoestrus est profond, le pourcentage de premières ovulations sans oestrus et la fréquence de cycles ovariens de courte durée augmentent. Lorsque la stimulation est suffisante et que l’anoestrus n’est pas trop profond, la fertilité et la prolificité des femelles dont l’activité ovarienne a été induite par l’« effet bouc » sont équivalentes à celles des femelles qui étaient cycliques avant la lutte.
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