Introduction
Résumé
Institut de recherche national, l’INRA s’est très tôt préoccupé de remplir ses missions dans les départements d’outre-mer, situés en milieu tropical. En effet, c’est dès 1949 qu’a été conclue l’acquisition du domaine Duclos, en Guadeloupe, en vue d’y établir un centre de recherches. Les expérimentations zootechniques y ont débuté en 1965, avec la création d’un élevage porcin. La Station de recherches zootechniques du CRAAG, implantée à Duclos et disposant également du domaine de Gardel en Basse-Terre, comprend désormais une soixantaine d’agents, dont 17 scientifiques ou ingénieurs. Au cours des étapes de son évolution, cette unité a apporté des contributions notables dans les domaines de la caractérisation des races et systèmes d’élevage locaux, de l’estimation de la valeur alimentaire des fourrages, de l’utilisation des sous-produits, de la maîtrise de la reproduction, de la mise en place de systèmes d’élevage plus productifs, etc. Aujourd’hui, ses principales thématiques sont la production porcine en milieu tropical, l’alimentation des ruminants et les systèmes de pâturage, incluant le parasitisme interne, ainsi que l’amélioration génétique des races locales. Depuis ses débuts, l’unité s’est efforcée d’accompagner et de soutenir les dynamiques professionnelles, au niveau des contrôles de performances, des schémas d’amélioration génétique, des plans d’alimentation, de la gestion du territoire, et ceci dans une logique d’intensification raisonnée et durable de l’élevage local. Mais de fait, ces travaux intéressent aussi, bien souvent, l’ensemble de la zone caraïbe. Avec des moyens beaucoup plus modestes, l’INRA contribue également à des travaux de recherche appliquée et d’appui aux éleveurs en Martinique ainsi qu’à la Réunion où, dans le cadre de l’équipe " Élevage " du CIRADEMVT, se sont développées des activités remarquées sur la reproduction des bovins, puis sur l’alimentation des vaches laitières. Mais l’investissement de l’INRA dans des recherches en zone tropicale ne se limite pas à ses activités dans les départements d’outremer. On ne peut qu’être frappé par le nombre et la richesse des échanges entretenus avec les pays étrangers de cette zone : collaborations équilibrées sur des sujets d’intérêt commun, accueil de thésards ou de visiteurs qui deviendront souvent, par la suite, les acteurs de nouveaux partenariats, participations à des comités scientifiques, des groupes de travail ou des missions d’évaluation. Nous avons en fait la chance, contrairement aux chercheurs du domaine végétal, que les espèces exploitées dans les milieux tempéré et tropical soient essentiellement les mêmes. Les connaissances biologiques de base sont donc largement communes. Bien sûr, les milieux sont très différents, tout comme les populations animales, mais ces différences permettent précisément d’élargir la dimension des problèmes, donc de fournir des modèles d’étude plus complets et plus riches. La participation des chercheurs de l’INRA à des programmes dans les pays tropicaux, en leur donnant conscience des particularités des contextes locaux, leur permet aussi de hiérarchiser avec plus de pertinence les questions de recherche qui leur sont posées. Il faut bien reconnaître que la motivation de nos collègues tient souvent à la nature et à l’ampleur des défis qu’ils constatent dans certains pays : il ne s’agit plus de gérer une situation d’abondance, mais de pousser au développement d’un d’élevage durable, permettant de nourrir et de maintenir sur place des populations en forte croissance. Bien entendu, l’INRA n’a pas vocation à intervenir seul dans des collaborations sur les productions animales avec les pays étrangers de la zone tropicale. Il le fait en étroite concertation avec d’autres partenaires, et d’abord, naturellement, avec le département EMVT du CIRAD. Ces relations mériteraient d’être encore renforcées pour donner sa pleine efficacité au potentiel de recherche que notre pays peut engager dans des échanges avec ces partenaires. Dans cette optique, la réunion que la Commission spécialisée ovine et caprine de l’INRA, animée par Philippe Chemineau, a consacré aux recherches en zone tropicale présentait un intérêt tout particulier et venait à point nommé. Riche et vivante, elle a permis des échanges fructueux. Il était aussi très utile de publier les exposés présentés à l’occasion de cette journée, pour leur assurer la diffusion méritée. Cette publication a été rendue possible grâce au dévouement de Philippe Chemineau et de Gilles Aumont que je remercie sincèrement.
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